Le café de l’Europe: Albanie
Pays très isolé jusqu’à la mort de Enver Hodja en 1985, l’Albanie entama ensuite un processus de réformes politiques internes et économiques, tout en développant progressivement des contacts avec l’extérieur. Sali Berisha, leader du Parti démocratique de l’Albanie, arrive au pouvoir après la victoire nette de son parti lors des premières élections démocratiques tenues en 1992. Cependant, le crash d’un des plans d’investissements les plus importants du pays déclencha la dégringolade d’une des
principales pyramides industrielles du pays, laissant des milliers de gens sans emploi. Cette crise a retardé le développement du pays dans les premières années post-communistes, ne lui permettant notamment pas d’accéder aux institutions internationales comme le FMI, la Banque mondiale ou la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Elle a cependant noué des contacts avec des pays européens comme l’Italie ou la France, les relations avec ses voisins immédiatsdemeurant plus difficiles. Lors de la crise du Kosovo, le pays a notamment vu affluer de nombreux réfugiés fuyant la province, malgré que nombreux d’entre aux aient pu s’y réinstaller par la suite. Dans un rapport récent, l’UE note que la situation politique s’est améliorée et que les institutions démocratiques, judiciaires et administratives ont été renforcées, les élections parlementaires de 2005 s’étant déroulées de façon saine. De tels progrès ouvrent la voie à la conclusion des négociations
entamées en 2003 en vue d’un accord de stabilisation et d’association (ASA) avec l’UE, qui continue par ailleurs à fournir à l’Albanie une aide financière importante. Mais la situation au Kosovo et en Macédoine, qui abritent de fortes minorités albanaises, reste problématique. Par ailleurs, malgré une forte natalité, la population diminue en raison d’une émigration forte, que les naufragés abordant les côtes italiennes viennent régulièrement rappeler à l’opinion internationale. Nous essaierons, au
travers les contributions des deux conférenciers, de cerner mieux la réalité politique actuelle de ce pays qui reste méconnu, sous l’angle d’une part de son avenir européen, d’autre part de sa réalité très présente dans notre pays au travers d’une forte communauté albanaise, essentiellement issue du Kosovo, sous le regard croisé d’un politologue et d’une femme écrivain.
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