LA FRANCE DE LA DECAPITATION PERMANENTE

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Le  Français pense toujours Robespierre, 14 juillet et échafaud. Il compte toujours résoudre les questions sociales par la lutte et l’affrontement. Son totem est la Révolution. Les manifestations sont sa respiration politique. Les débrayages et la grève sont son modèle d’expression collective. Son second totem est la guillotine du 21 janvier 1793 et la Décapitation du roi. Cette tête qu’on coupe encore tous les jours par mépris du pouvoir, critique permanente et insulte. Voyez les débats houleux à l’Assemblée nationale et à la TV. Lisez les calicots d’insulte dans la rue. Réécoutez les interviews irrespectueuses. La haine rôde. A Amiens, on a même assiégé la chocolaterie familiale et agressé le petit-neveu de Brigitte Macron. Tous les jours, on coupe la tête du Président de la République, c’est la décapitation permanente. Le ton est agressif, violent. Le pouvoir en France est l’adversaire à décapiter. Toujours sourd la volonté d’anéantir les projets venus d’en haut, de ridiculiser le chef.  Car le chef, c’est aussi le chef d’entreprise, souvent considéré hors-sol, méprisable, et non comme chef d’entreprise soucieux de l’intérêt collectif, cherchant avec son personnel des solutions sans confrontations.

A l’inverse, l’attitude suisse est dominée par la recherche de concertation. Comme en Scandinavie, le citoyen suisse a une attitude générale de confiance envers les pouvoirs, soient-ils publics ou privés. S’il n’est pas d’accord, il a les moyens d’infléchir cette politique jugée mauvaise. Cela s’appelle la démocratie participative du référendum et de l’initiative. Les Suisses ne défilent pas, ils se concertent. Les Français, eux, ne connaissent pas bien les compromis sociaux. Ils se rebellent. Ils se rebellent d’abord. Autre culture.

Jacques-André TSCHOUMY
Co-fondateur et a. président de la Maison de l’Europe transjurassienne

 

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