NOUS, L’OCCIDENT !

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Lorsque le Professeur Paty s’est fait décapiter, d’un coup, là, vlan, dans la rue, devant son Lycée,  j’ai senti combien ma culture était autre. Non, couper la tête d’un jeune intellectuel  brillant, reconnu de ses lycéens et de toute sa communauté, voilà un acte qui vient d’ailleurs, un acte importé. Notre culture occidentale est autre. Décapiter, ce n’est pas nous. Physiquement, moralement, socialement.

Autre crime venu d’ailleurs. Engager dans la bataille d’Ukraine des voyous, des condamnés de droit commun, des hors-la-loi  et des truands, condamnés pour crimes de sang, relève d’une civilisation autre qui nous est parfaitement étrangère. L’Occident n’encourage pas cette brutalité. Car au retour, ces jeunes soldats sont des âmes perdues, des asociaux. Et encore ceux-là, le 20% du contingent,  sont-ils chanceux. 80% des jeunes Russes enrôlés par Poutine meurent au front.

Lorsque, en plus des deux millions d’Ukrainiens déportés par Poutine, 200 000 enfants se sont fait emmenés de force dans les contrées lointaines de la Russie profonde, c’est la Convention internationale des Droits de l’Enfant du 20 novembre 1989 qui est bafouée, celle votée dix jours après la chute du Mur de Berlin. Des enfants perdus à jamais, « russifiés », noyés dans des familles d’accueil et scolarisés « à la russe ». En Ukraine, des milliers de familles pleurent leurs enfants confisqués. Ça, ce n’est pas nous, l’Occident.

Au front, c’est par cohortes entières que Poutine envoie ses jeunes gens à l’abattoir. «  En 1943, j’étais sur le front russe, me racontait peu après guerre, à Hambourg, mon hôte, un ancien soldat de la Wehrmacht. Le mitrailleur que j’étais à dû fuir, car je n’avais plus de cartouches, mais toujours sortaient de la forêt d’en face, par rangées de cent, des cohortes nouvelles de Russes, mourant là, dans la prairie,  devant moi, les unes après les autres. J’en tremble encore… », me disait-il. Par rangs entiers, comme chez Tolstoï déjà, lors de la campagne napoléonienne. Par rangs entiers, oui, par rangs entiers, on envoie des milliers de jeunes gens au hachoir. La vie n’a pas de valeur, c’est une tradition russe. Mieux vaut mourir pour la Russie que sous l’empire de la drogue  ou de l’alcool, voilà ce que disent effrontément les dirigeants russes d’aujourd’hui. Insensé ! Leur rapport à la mort n’est pas le nôtre. Aucun égard russe pour la vie humaine, alors que cette sauvegarde est  principe de base du commandement des troupes occidentales. Nouvelle divergence entre deux mondes.

« Avec les 50’000 Euros de Poutine,  nous avons pu acheter un beau cercueil pour notre fils tué au front d’Ukraine ! », ai-je entendu.  Avec les primes reçues du Kremlin, c’est une Assurance-Vie pour toute la famille, déclarait une autre famille. Ces affirmations relèvent d’une résignation glaciale. On le sait, à table russe, on ne parle pas politique. Moscou, c’est très loin et c’est aux élus de décider de la guerre. Soumission au pouvoir bien étrangère à nos habitudes. Lâche silence du peuple russe, parfaitement antagoniste à nos pratiques de responsabilisation démocratique.

Et cette volonté délibérée d’effacer tout un peuple, le peuple ukrainien, en tuant,  en déportant, en rasant, ce peuple pourtant cousin par la langue, la religion, l’histoire et la musique. Chez nous, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’Occident repose sur un principe tout à fait antagoniste, le respect de ses voisins, fussent-ils plus faibles.

Et le mensonge partout. Poutine ment. Poutine ment tout le temps. La TV d’État ment. Tout le temps. Le peuple russe est trompé et il reste inerte. Ce mensonge et cette inertie nous effarent, nous  laissent sans voix, nous Européens, car elles sont contraires à nos habitudes occidentales. Nos démocraties reposent sur la bonne foi  présumée de nos dirigeants, ainsi que sur la vitalité du peuple, appelé à sanctionner les décisions gouvernementales ou ministérielles. Nouveau schisme entre l’Occident et la Russie.

La liste d’atteintes de Poutine à l’ordre international est colossale :

  • Irrespect des lois internationales
  • Négation des nos lois collectives
  • Désorganisation de l’ordre mondial
  • Mépris de la Convention de l’ONU des Droits de l’enfant du 20 novembre 1989
  • Éloge de la dénonciation
  • Mensonge institutionnel
  • Attaque armée d’un voisin, plus petit et démocratique
  • Volonté affichée de détruire le peuple d’Ukraine
  • Volonté délibérée d’effacer la culture et la musique ukrainiennes
  • Mépris de la vie et de la dignité humaine
  • Bombardements pervers de quartiers civils
  • Enrôlement de voyous, de condamnés de droit commun, de hors-la-loi, de truands
  • Assassinat à grande échelle
  • Déportation de 2 millions d’Ukrainiens,  dont 200 000 enfants
  • Autoritarisme, absolutisme, barbarie

Devant cet ensemble de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, l’Occident  se lève. L’Occident  affiche ses couleurs,  qui reposent sur le Droit, le Droit à la vie, le Droit à vivre ensemble.

Pour NOUS, L’OCCIDENT !,  cette guerre d’Ukraine est CIVILISATIONNELLE.

Jacques-André TSCHOUMY
Co-fondateur et a. président de la Maison de l’Europe transjurassienne

 

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