La guerre d’Ukraine aura servi de tournant dans la construction européenne. Poutine aura en effet réussi à contribuer au renforcement de l’Europe, de l’OTAN, de l’Ukraine et de l’Allemagne. Tout à l’inverse de ses intentions. Sauf quelques succès territoriaux initiaux, il aura tout raté. Voyez plutôt.
L’Europe s’est unie comme jamais. Le Mur reculera plus à l’Est. Une Défense européenne va sans doute naître, en articulation avec l’OTAN. Ravagée en un premier temps, l’Ukraine va sortir grandie. Libérée de sa honte de 1939, l’Allemagne va s’afficher puissante au plan européen. L’Europe a trouvé un accord intérieur qu’elle n’avait jamais trouvé jusqu’ici, soit une répartition équitable sur l’ensemble de ses Etats de l’effort de migration pour les 500 millions de réfugiés annoncés. Même s’est mobilisée une Europe du sport. L’Europe s’est rassemblée pour interdire les Fédérations sportives russes, annuler les Manifestations internationales prévues en Russie, refuser les athlètes russes des compétitions en cours. Du jamais vu. Et l’’Europe fait de nouveau rêver. Plusieurs Etats de l’ancienne Union soviétique auront obtenu le statut de candidat à l’adhésion. D’autres souhaitent adhérer à l’OTAN. Tout ce que voulait empêcher Poutine.
D’un coup aussi, l’Europe s’est révélée continent des valeurs et s’est renforcée dans ses convictions. Face à la tyrannie russe, s’est dressée une Europe des démocraties. L’histoire européenne s’est accélérée en quelques mois. La crise ukrainienne a renforcé l’Europe dans son identité. L’Europe sort renforcée de la crise ukrainienne.
Jacques-André TSCHOUMY
Co-fondateur et a. président de la Maison de l’Europe transjurassienne
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