L’Allemagne et ses immigrés turcs: entre « multi-kulti » et « leitkultur »
Environ 2.5 millions d’individus provenant de Turquie vivent aujourd’hui en Allemagne. Des relations historiques et économiques privilégiées ont fait de l’Allemagne la première destination de cette immigration.
A ses débuts, dans les années 60, l’immigration turque en Allemagne correspond au modèle de présence temporaire, que l’on appelle Gastarbeiter (travailleur-invité). Cette dernière est caractérisée par le projet de retour définitif des immigrés au pays d’origine. Au fil du temps, ce projet de retour est abandonné par une grande majorité d’immigrés turcs pour ne plus devenir qu’un mythe. Par conséquent, ces immigrés deviennent « sédentaires » et l’Allemagne une terre d’immigration.
Malgré la contribution considérable des immigrés turcs dans les domaines économique, politique et culturel, et les progrès enregistrés en matière d’intégration (l’acquisition de la nationalité allemande est plus aisée, l’acceptation de la diversité ethnique et culturelle s’est accrue), leur intégration et celle de leurs enfants restent encore un défi pour la politique et la société allemande.
Si certains exigent d’eux qu’ils s’adaptent à la culture dominante allemande (Leitkultur), signe de valeurs fondamentales et majoritaires dans la société allemande, d’autres insistent sur le modèle « multikulti », témoignage de la tolérance allemande à la diversité culturelle. Quels enseignements peut-on tirer du processus d’intégration des immigrés turcs en Allemagne ? Le multiculturalisme et l’islam peuvent-ils coexister ?
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