VICTOIRE DE L’EUROPE
A la hauteur de 1999 et de l’introduction par Jacques Delors de l’Euro et de la monnaie unique, l’année 2020 restera gravée dans la courte histoire de l’Europe. Ce sera celle de Emmanuel Macron. L’Europe protectrice vient de naître. Pour la première fois, des fonds européens ont aidé les Etats et Régions fragilisés par la crise du CORONAVIRUS. Les Etats faibles ont été secourus par les Etats à économie forte Les Etats forts ont payé deux fois la crise, une fois pour eux-mêmes, une autre fois pour l’Italie, l’Espagne, la France. Ces Etats en difficulté économique se sont engagés, de plus, à accepter un droit de regard sur leurs économies et même sur leurs structures démocratiques. L’Europe protectrice d’Amsterdam, de Vienne et de Copenhague exige et obtient ainsi une progressive moralisation des économies nationales à Rome, Madrid et Paris. On obtient donc à Bruxelles ce que la Confédération suisse avait obtenu au XIXe siècle déjà avec la péréquation intercantonale financière qui conduit Zurich, aujourd’hui encore, riche, à payer pour le Jura et Neuchâtel, moins riches, ainsi que ce que l’Amérique de Hamilton avait obtenu des Etats riches à payer une part de la dette des Etats moins riches.
Mais que ce fut difficile ! Quatre jours et quatre nuits de négociations usantes pour les nerfs. On a retrouvé là les fameuses « nuits européennes », ces marathons européens interminables en temps de crise. C’est que les enjeux étaient de taille. D’un côté, Macron et Merkel voulaient fonder une mutualisation des dettes. Une Europe protectrice. C’est fait. Ils l’ont fait. C’est la victoire de l’Europe. De l’autre, on voulait savoir où son argent allait, on voulait moraliser les économies doubles de certains pays. L’Europe protestante du Nord s’est posée en moralisatrice d’une Europe catholique du Sud. Coup double, sommes colossales, même si ce Plan de relance européenne n’est plus de 1000 milliards d’Euros, mais de 750 milliards, même si une part accrue de l’aide sera constituée de prêts remboursables par les pays pauvres, même si des contreparties financières importantes ont été décidées à Bruxelles. L’Europe de la monnaie unique de Delors avait été un progrès décisif. La mutualisation des dettes, avec Macron, en 2020, est un pas de géant de l’intégration européenne et un des nouveaux piliers fondamentaux de l’Europe en construction. L’Europe s’est rassemblée. Elle s’est approfondie. Avancée historique.
Jacques-André TSCHOUMY
Maison de l’Europe transjurassienne
Neuchâtel
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